Historique
Des années de lutte contre la violence conjugale
Créé en juin 2001, le conseil d'administration provisoire de La Volte-Face était composé alors de sept femmes provenant de différents milieux, tant du communautaire, du monde des affaires que du secteur agricole. Cette hétérogénéité amènera au projet des visions multiples et des expertises diversifiées. Pour Jocelyne Beaumont, présidente de La Volte-Face à l'époque, « il était impératif que les femmes des territoires des MRC Arthabaska et de l'Érable puissent, elles aussi, avoir accès à des services permettant de préserver leur intégrité physique et psychologique.»
En août 2001, La Volte-Face s'incorporait. Les administratrices mettent alors tout en place afin de trouver le financement et les appuis nécessaires pour définir la structure et le fonctionnement de la ressource, dénicher une maison et d'embaucher une coordonnatrice. En avril 2002, l'organisme situé dans les locaux des Frères du Sacré-Cœur offre ses tous premiers services à la population. Mais c'est en décembre 2002 que la ressource prend réellement son envol dans une nouvelle maison mieux adaptée à la réalité familiale. L'équipe de travail se composait d'une coordonnatrice, de quatre intervenantes de jour, deux intervenantes de nuit et une intervenante sur appel. Afin de répondre aux besoins grandissants et plus complexes de la clientèle, l'organisme a dû multiplier ses services et les diversifier.
Depuis la création des toutes premières maisons d'hébergement, il y a près de 35 ans, le visage de la violence conjugale s'est transformé un peu partout au Québec, et la région des Bois-Francs/ Érable, qui compte plus de 90 000 habitants, n'échappe pas à la tendance. En effet, depuis quelques années, nous constatons que ce sont des femmes de plus en plus jeunes qui fréquentent notre ressource. Par ailleurs, ces femmes ont recours aux services de La Volte-Face pour d'autres motifs que la violence physique, notamment la violence psychologique et le harcèlement. Ce sont aussi des femmes qui doivent trop souvent composer avec d'autres problématiques que la violence conjugale, qu'il s'agisse de toxicomanie, de santé mentale, de problèmes de santé physique importants et même d'itinérance. Ces changements majeurs témoignent d'un certain appauvrissement des conditions de vie des femmes, de l'absence de ressources spécialisées, et de la surcharge du système de santé et des services communautaires.
Nous constatons également une augmentation des femmes séjournant à La Volte-Face qui proviennent de diverses origines ethniques et culturelles. Ces dernières sont parfois résidentes permanentes, résidentes temporaires, et même réfugiées. Aussi faut-il composer avec des réalités telles que la langue, la culture, le processus d'immigration, et développer des outils et connaissances spécifiques.
Certes, ce nouveau portrait de la violence conjugale est intimement lié aux services à développer dans l'avenir...Et notre équipe de professionnelles dynamiques, appuyées par un conseil d'administration efficace et dévoué, y travaillent chaque jour.